Vendredi 27 et samedi 28 décembre
On a pris le petit déjeuner une dernière fois sur la terrasse sous la maison, pour la première fois le ciel est couvert et il fait bien plus doux. Ce matin soupe bien chaude au riz, un peu comme une soupe grasse. Grand régal. On prend aussi thé, café, douceurs locales... Et les petites bananes du propriétaire. Dao arrive vers 9 h avec un pick up pour nous emmener nous et nos bagages au point de rendez-vous près de l'université. On salue nos hôtes avec toute la distance asiatique qui peut paraître de l'indifférence. Un minibus arrive peu après et nous formons notre groupe de 7 pour ces deux journées : nous 5 plus un hollandais francophone Dirk et un jeune italien Thomas anglophone. Nous filons plein nord. Premier arrêt de 20 mn dans un marché pour se fournir en papier sc., eau etc... Beau marché de fruits, de légumes et de plats cuisinés. Pour répondre à Adèle et Lucie qui avait du mal à me croire, je tombe sur des brochettes de grenouilles que je photographie. Que personne ne me demande comment on les tue, j'en sais rien !
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Les crapauds grenouilles en brochette |
On remonte dans le mini bus toujours direction Nord. À un moment on tourne vers le parc des éléphants et au bout de la route on déjeune chez l'habitant d'un bon pad thaï. C'est là qu'on récupère notre guide d'origine birmane comme beaucoup de gens de cette région.
Premier arrêt dans une sorte d'éco-musée ethnique où différentes minorités présentent leurs artisanats, leurs costumes. On ne peut plus trop aller dans les villages où l'excès de tourisme n'était plus souhaité. Ils ont préféré cette solution plus lucrative et aussi qui préserve la tranquillité des villages. Des khmers, des akhas et d'autres ont des stands plus ou moins importants. Les hommes travaillent aux éléphants ou aux radeaux et les femmes continuent de produire des objets destinés aux touristes.
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es lourdes parures (jusqu'à 4 kg !) des femmes "girafes" |
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Les enfants jouent dans le ruisseau, ici les couteaux ne leur sont pas interdits |
Il y a ainsi des femmes "girafes" aux cous déformés par des colliers de bronze et qu'on continue d'imposer aux petites filles. On n'y reste pas trop longtemps.
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Mais où vont tous ces choux ? |
Encore quelques km et nous arrêtons au bout d'un chemin qui a traversé une succession impressionnante de champs de... Choux ! Monoculture quasiment, sur des terres conquises sur la forêt et abondamment arrosée par des captations de sources situées plus haut. Le trek commence. Très vite on est dans des paysages de forêt tropicale sur un sentier assez difficile (je ne serai pas le seul à le dire), avec des dénivelés assez forts.
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Les verts magnifiques de la forêt |
Le soleil est revenu, mais le taux d'humidité est tel que je trempe mon maillot en quelques minutes. On entend peu d'oiseaux qu'on ne voit jamais, ni d'ailleurs d'autres animaux petits ou grands, sauf bien sûr quelques moustiques curieux de ces nouvelles viandes fraîches.
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Dans une descente, sur le sentier |
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Des très grands arbres dont j;ignore les noms |
Par contre quels arbres ! Par nécessité ils poussent tout droits, très hauts. Et des lianes, et des bananiers aux verts inoubliables, et des fleurs. Le tout sur un sol gras gavé d'humus. C'est puissant et impérieux. Ça pousse partout ! Au long du chemin notre guide facétieux nous refait toutes les farces de son enfance avec des bouts de bambou, des feuilles dont il fait des chapeaux, des lancers d'herbes, de graines sifflantes... On lui donnerait son brevet d'animateur du premier coup ! Très belle connaissance de son milieu et son anglais très bon nous permet de bien comprendre ses explications. Nous descendons (brutalement) vers une très belle cascade où un groupe d'ados se baigne bruyamment. On se baigne ici surtout en short et teeshirt. Rigolades, garçons qui font les malins devant les filles... D'un coup, sans doute l'heure, ils partent comme une envolée de moineaux rejoindre leurs mobylettes garées plus haut sur une piste que nous rejoignons un peu plus tard. À deux ou trois par machine leurs cris accompagnent les bruits des moteurs et le silence revient. Seul Dirk se baignera dans cette eau qu'il nous dira plutôt froide. Il y a encore des habitants dans cet endroit : des tribus Laho dont l'habitat traditionnel, murs et charpente en bambous, sur pilotis de bois dur. Les toits en tôles ont remplacé les feuilles de bananier tressées à de rares exceptions près.
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La grande maison en bambou |
C'est à peu près l'allure de notre camp que nous atteignons avant la nuit. La fraîcheur, puis le froid humide tombent vite et nous apprécions le feu très fort que nous faisons en attendant le repas.
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On se réchauffe autour du feu |
Heureusement il y a le téléphone qui passe car il semble bien qu'on nous ait oubliés pour le dîner. On dîne à la bougie vers 9 h et c'est bien bon bien chaud. La grande case où on dort tous à aussi le sol en bambou. C'est souple et bruyant. Une paillasse et trois couvertures par personne. Les moustiquaires divisent l'espace en chambres fantomatiques, l'air froid passe partout à travers ces murs et sols disjoints. Blandine a réussi auprès du feu à faire sécher mon polo je pourrai le remettre demain. J.ai mal partout, mais surtout aux cuisses de toutes ces montées et descentes.
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Le dortoir ajouré, moustiquaires abaissées |
Le petit matin passe à travers les bambous. La brume humide donne des couleurs un peu glauque au camp.
La cuisinière revient en 4x4 pour nettoyer et ranger les ustensiles du dîner. Notre guide a préparé le petit déj : œufs et légumes... Et riz, mais aussi du pain de mie qu'il a fait griller sur le feu de bois de la cuisine.
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La cuisinière dans sa cuisine |
Tout le monde mange de bon appétit. Vers 9h il fait bien meilleur et on quitte le camp. On descend vers le village Laho aperçu hier. Le guide à proposé cet endroit pour que Brigitte Jefe et Naïs laissent le matériel scolaire qu'ils avaient apporté. Les enfants sont ravis, les parents aussi.
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L'attente un peu inquiète des enfants |
Ces gens sont bien pauvres par rapport aux villages situés plus bas dans la vallée.
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Maison traditionnelle avec l'enclos à animaux au rez de chaussée |
Pas d'électricité sauf des petits panneaux solaires, un vieux 4x4 visible et quelques vélomoteurs pour circuler sur la vilaine piste. Des cochons noirs, un nombre étonnant de chiens et sur la terrasse d'une maison une aile d'aigle plantée là pour protéger le lieu des mauvais esprit.
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L'aile de l'aigle, protectrice de la maison |
Avant d'être christianisés ces populations étaient surtout animistes, il y a des restes...
Un peu plus loin j'ai toujours mal aux jambes et pour ne pas prendre le risque de rester coincé, ou de retarder le groupe je poursuis sur le chemin tandis que le reste du groupe repart en grimpette pour aller voir une grotte plus haut (ils en seront bien contents et bien fatigués aussi). Je continue et j'admire, comme on avait pu le découvrir la veille, ces échelles de bambou qui grimpent à 20, 30 m au sommet d'arbres magnifiques.
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L'échelle de bambou fichée dans le tronc |
Les apiculteurs d'ici les escaladent pour récolter le miel des essaims cachés dans les feuillages du haut. Impressionnant d'imaginer l'usage, mais plus encore la construction.
Au bout d'un moment je pense être au lieu de rendez-vous. J'attends un bon moment, puis n'interroge quelqu'un qui m'assure qu'on m'attend sûrement plus bas au village. Alors je prends vivement la route maintenant goudronnée en pensant y être d'un virage à l'autre. À l'entrée du bourg (bien 4 km plus loin) aucun des repères attendus. J'interroge un jeune à moto qui me propose de me ramener à mon point de départ où je retrouve le groupe qui venait de s'installer pour le repas, prévenus par des gens que j'avais filé... Bravo jeune homme qui a filé vite sans rien accepter d'autre que mes merci. Repas (moyen), bière Chang (bien fraîche) et on repart, direction balade en éléphant un peu plus bas. Le soleil chauffe à nouveau beaucoup.
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Une éléphante et son petit font l'accueil |
Une dizaine d'éléphants promènent gentiment des touristes sur un parcours d'une heure, mi rivière, mi terre. C'est bon enfant et sans prétention.
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3 passagers plus le cornac, pas de souci ! |
Et puis c'est quand même impressionnant ces bêtes là. Et ça fait vivre des gens, tout comme la descente de rivière sur des radeaux de bambous.
Balade sympathique de fin de journée avec deux ados aux perches.
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Le jeune pilote porte une jupe birmane |
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On croise des éléphants au bain après leur journée de travail |
A l'arrivée, des camions grues récupèrent les embarcations pour les déposer à leurs points de départ.
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Le levage des radeaux |
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En plus de manier la perche, le pilote devient photographe ! |
C'est au début de cette dernière activité que notre guide nous a laissés, lui aussi à bien mérité notre estime ! C'est dans un taxi rouge que nous rejoignons C Jiang Mai et notre nouvelle Guest House où nous allons finir notre séjour. Douches. On se change et on sort. On dîne dans la galerie du Bazar de nuit. Il faut aller acheter des coupons qu'on échange contre des plats et des boissons à des petits commerçants qui les acceptent. Rigolo et efficace. Et puis on rentre. J'écris ce texte, je trie les photos, je mets en ligne l'ensemble (wifi super ici) et dodo moi aussi.